Psychiatrie : “grande cause nationale” sans moyens25/09/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/09/une_2930-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C0%2C1271%2C1649_crop_detail.jpg

Leur société

Psychiatrie : “grande cause nationale” sans moyens

À peine nommé, le Premier ministre a annoncé son intention de déclarer la santé mentale « grande cause nationale » pour l’année 2025.

Le terme est ronflant, propre à faire apparaître Barnier comme un dirigeant soucieux d’améliorer la vie de malades souffrant de dépression ou d’autres problèmes psychiques.

Il est sûr que, dans ce domaine de la médecine, le nombre de praticiens et de lits d’hôpital est nettement insuffisant pour faire face à celui croissant de malades. La dénomination de « grande cause » pourrait faire croire qu’une priorité du nouveau gouvernement serait de donner plus de moyens aux hôpitaux et autres centres de soins. Or, il n’en est rien. Cette appellation donnée à des organismes ou associations œuvrant à améliorer la vie des gens est l’apanage du Premier ministre, mais elle n’engage en rien le gouvernement en matière de financement. Instauré en 1977, le label de « grande cause nationale » leur permet juste d’organiser des campagnes de solidarité et de diffuser gratuitement des messages radiophoniques ou télévisés appelant à des dons.

Quant aux résultats, ils sont loin d’être probants. Ainsi, ces titres ont été consacrés quatre fois à promouvoir l’égalité hommes- femmes sans rien changer. Et l’année 2024, qui est celle de l’activité physique et sportive, a certes montré des réalisations grandioses pour les Jeux Olympiques, mais elle n’a pour ainsi dire pas créé de piscines ni de centres sportifs pour les jeunes des milieux populaires.

L’essentiel pour Barnier était de soigner son image d’homme sensible à la misère mentale sans qu’il lui en coûte quoi que ce soit. Mais cela ne remplacera pas les espèces sonnantes et trébuchantes dont la psychiatrie a cruellement besoin, comme les autres services de la santé.

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