Revenu et patrimoine : patinette et jet privé17/10/20242024Journal/medias/journalarticle/images/2024/10/P4-2_Budget_OK_Lupo_.jpg.420x236_q85_box-0%2C75%2C800%2C525_crop_detail.jpg

Leur société

Revenu et patrimoine : patinette et jet privé

Pour tenter de faire passer sa politique d’austérité auprès de la masse de ceux qu’il va étrangler et qui ne disposent que d’un « revenu », le gouvernement se doit de faire au moins semblant de mettre à contribution le petit nombre de ceux qui jouissent d’un « patrimoine » financier.

Illustration - patinette et jet privé

Le taux du prélèvement forfaitaire unique (PFU ou flat tax) inauguré par Macron en 2018 passerait ainsi provisoirement de 30 à 33 ou 35 %. C’est-à-dire que les détenteurs d’actions et d’obligations qui réalisent des plus-values dans l’année ou touchent des dividendes et des coupons verraient leur imposition augmenter d’autant. Mais il faut préciser qu’ils bénéficient au préalable d’un abattement de 40 % sur leur revenu déclaré. Et, en tout cas, on reste très loin de ce qu’était l’impôt progressif avant 2018. Son taux pouvait alors monter jusqu’à 45 voire 60 % dans certaines tranches, sans pour cela provoquer une vague de mélancolie suicidaire chez les milliardaires et leur progéniture. Mais, surtout, cela sera un coup d’épée dans l’eau pour les plus fortunées et donc les mieux équipées des dynasties bourgeoises.

Pour elles, comme le dit benoîtement une société de conseil en placements, « l’utilisation de holdings permet de faire remonter les bénéfices des sociétés filles sans passer par la case impôts ». Eh oui, à partir d’un certain montant, si la famille perçoit ou détient par ailleurs de quoi vivre, entretenir son yacht et son île privée, les bénéfices des actions ne sont pas perçus et donc pas imposés ! Et ils se montent en milliards qui finiront évidemment par revenir dans les poches familiales, sous une forme ou une autre, après un détour convenable mais toujours sans passer par le fisc.

C’est ainsi que l’impôt est en fait dégressif : la classe oisive est moins imposée que la classe laborieuse qui paye, elle, tout et deux fois : par son travail et par ses impôts.

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