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La "réforme" des retraites ? Une attaque contre tous les travailleurs
La loi sur les retraites concoctée par le gouvernement Chirac-Raffarin est en passe d'être adoptée par le Parlement où le gouvernement dispose d'une large majorité. Bien que les sondages aient indiqué que près des deux tiers de la population soutenaient les grévistes et les manifestants qui s'opposaient au projet du gouvernement, mesdames et messieurs les députés et sénateurs, qui sont bien loin d'être concernés par les sacrifices demandés, ne sont pas gênés pour décider contre la volonté générale de les imposer aux autres ! Mais ce que les parlementaires et le gouvernement peuvent faire contre les travailleurs, les travailleurs peuvent le défaire ! Car il s'agit d'une loi injuste et anti-ouvrière. Sous prétexte de "sauver les retraites", le gouvernement impose une nouvelle dégradation du niveau de vie de la classe ouvrière. Travailler plus longtemps pour toucher une retraite amputée : ce n'est pas une "réforme", c'est un retour en arrière aux conséquences dramatiques pour tous les travailleurs.
Les mensonges du gouvernement
Raffarin prétend qu'il est urgent de faire des efforts parce que la population vieillit et que, dans 20 ans ou 40 ans, il n'y aura plus assez d'actifs pour payer les pensions.
Dans le système de retraites existant aujourd'hui, dit par répartition, ce sont les travailleurs en activité qui payent les pensions de retraite des anciens. Or, les nombreuses générations d'après-guerre arrivent à l'âge de la retraite alors que les générations suivantes, beaucoup moins nombreuses, ne suffiront pas à les remplacer. De plus, les retraités vivent de plus en plus longtemps, car l'espérance de vie s'allonge chaque année. Si bien qu'il y avait quatre actifs pour un retraité il y a quarante ans, et qu'il n'y en a plus que deux aujourd'hui. Certains experts affirment que, dans quarante ans, il n'y aura qu'un seul actif pour payer la pension d'un retraité. La "charge" deviendrait ainsi trop lourde.
Tout d'abord, ce serait pourtant bien normal qu'une part croissante des richesses produites soit consacrée aux anciens, à partir du moment où ils sont plus nombreux et vivent plus longtemps ! Comme il serait normal que les dépenses de santé s'accroissent lorsqu'on peut se soigner mieux. C'est même ce qu'on appelle le progrès.
Mais, contrairement à ce que prétend le gouvernement, cela ne devrait pas poser en soi un problème de financement des retraites puisque, même moins nombreux, les travailleurs produisent davantage et que la production de richesses ne cesse de croître. C'est ce qu'on appelle l'augmentation de la productivité.
Mais cela, le gouvernement se garde bien d'en parler, alors même que cette productivité a considérablement augmenté et augmente sans cesse. C'est si vrai que la diminution impressionnante du nombre d'agriculteurs, par exemple, n'a pas entraîné de famine dans le pays : en 1950, un agriculteur produisait en moyenne de quoi nourrir 13 personnes, aujourd'hui il produit de quoi en nourrir 60 ! Dans l'industrie aussi, la productivité a énormément augmenté. Que ce soit dans l'industrie automobile, l'électroménager, l'électronique, etc., les ouvriers de production savent bien que la quantité de voitures, de réfrigérateurs, de téléviseurs, qu'ils doivent produire chaque jour n'a pas cessé d'augmenter depuis qu'ils ont commencé à travailler.
Un travailleur d'aujourd'hui en activité produit pour chaque heure de travail en moyenne dix fois plus qu'un travailleur actif d'il y a un demi-siècle.
Les richesses produites par les travailleurs en activité, même moins nombreux, seraient en fait plus que largement suffisantes pour faire vivre correctement les retraités. Et ce serait d'autant plus juste qu'une partie de cette productivité accrue vient des cadences de plus en plus rapides, de l'intensité sans cesse croissante du rythme du travail, pas seulement sur les chaînes de production, mais jusqu'aux caisses des supermarchés. Mais le vrai problème, c'est que l'accroissement des richesses produites ne sert pas à cela ! Il sert à enrichir encore ceux qui sont déjà riches.
Les richesses produites accaparées par les plus riches
Les richesses produites par le travail sont de plus en plus accaparées par une minorité de riches qui se sont encore enrichis ces trente dernières années malgré la crise économique. Les patrons des grandes entreprises industrielles, des grandes exploitations agricoles, de la grande distribution ou de la finance en veulent toujours plus, réduisent les salaires et les pensions, aggravent les conditions de travail, licencient et imposent la flexibilité et la précarité. Les richesses produites par les efforts des travailleurs, souvent au prix de leur santé et parfois de leur vie, servent d'abord à enrichir ces gens-là, cette minorité d'exploiteurs qui décident de tout, exigent toujours plus de sacrifices de la part des travailleurs et cherchent sans cesse à accaparer une part toujours plus grande des richesses produites.
C'est ce grand patronat qui trouve insupportable l'idée d'avoir à payer davantage pour permettre aux anciens de vivre décemment. Il ne veut déjà pas payer des salaires corrects aux salariés en activité, ce n'est pas pour payer des pensions décentes à ceux qu'il ne peut plus exploiter. D'ailleurs il voudrait bien ne plus payer du tout.
Les sacrifices imposés aux seuls travailleurs
Aujourd'hui, les principales caisses de retraite des salariés sont pourtant excédentaires et elles le seraient encore plus si les salaires étaient plus élevés, et surtout s'il n'y avait pas 2,4 millions de chômeurs officiellement recensés et des millions d'autres qui n'ont que des petits boulots intermittents ou qui ont même carrément renoncé à trouver un emploi.
Il est tout de même révoltant d'entendre les ministres discourir sur le nombre insuffisant des "actifs" par rapport aux retraités, alors même qu'ils laissent les patrons licencier à tour de bras les travailleurs par centaines et par milliers et qu'ils disent eux-mêmes vouloir se débarrasser de la moitié des employés de l'État ! Le comble c'est que les travailleurs devraient faire des sacrifices supplémentaires pour compenser ce manque d'actifs, alors que ce sont déjà eux qui en font les frais par la précarité et le chômage !
Le gouvernement est bien incapable de prévoir ce qui se passera dans 10 ou 20 ans, lui qui a déjà dû rectifier plusieurs fois ses prévisions de croissance économique pour l'année en cours. Mais l'annonce d'un déficit énorme des caisses de retraite dans 20 ans et d'un déficit encore plus gros dans 40 ans sert à inquiéter les travailleurs pour leur faire accepter les sacrifices par avance. Et c'est sous le prétexte d'un hypothétique futur déficit que l'on impose depuis dix ans déjà des sacrifices aux travailleurs et que l'actuel gouvernement veut en imposer plus encore !
Il y a dix ans déjà, le gouvernement d'Edouard Balladur a imposé aux salariés du secteur privé de cotiser plus longtemps, 40 ans au lieu de 37,5 années, pour toucher une pension réduite d'environ un quart ! Accuser ensuite, quelques années plus tard, les salariés qui n'ont pas subi les attaques de Balladur, ceux de la fonction publique, d'être des privilégiés parce qu'ils ont conservé leur ancien système de retraite, c'est tout de même un comble. Raffarin a pourtant orchestré toute une campagne de presse pour le faire croire. Et ce n'est pas étonnant que les cheminots ou les agents du métro et des bus parisiens aient jugé que Raffarin se payait leur tête lorsqu'il a ensuite voulu leur faire croire qu'il n'était pas question de toucher à leur retraite !
Sous prétexte de mettre fin à ces "privilèges", le gouvernement Chirac-Raffarin s'en prend aux salariés de l'État, des collectivités locales, au personnel hospitalier. C'est l'alignement par le bas : au lieu de revenir aux 37,5 années de cotisations pour tous, il impose à tous de cotiser pendant 40 ans pour avoir droit à une retraite pleine. Et ce n'est qu'un début : il prévoit déjà que tous, dans le public comme dans le privé, devront cotiser 41 ans en 2012, 42 ans en 2020...
Ce n'est pas un progrès, c'est une régression !
D'autant qu'il sera de plus en plus difficile d'avoir le nombre d'années de cotisation qui permet de toucher une retraite à taux plein.
Le patronat réclame que les travailleurs cotisent plus longtemps pour avoir droit à une retraite pleine mais, dans le même temps, les patrons suppriment des emplois et les jeunes ne trouvent pas de travail, galèrent de petits boulots en périodes de chômage, pendant que les adultes licenciés après 50 ans, et même 45 ans, ont bien du mal à retrouver un emploi car les patrons considèrent qu'ils ne sont plus capables de leur faire gagner assez d'argent, qu'ils sont trop usés pour être assez rentables !
Comment feraient-ils pour cotiser plus longtemps ? En réalité, le but de l'opération est moins de faire travailler plus longtemps que de réduire les pensions versées. Bien des travailleurs ne pourront toucher qu'une retraite sérieusement amputée. Les contrats précaires, les temps partiels imposés, les bas salaires, tout contribue à faire baisser le niveau des pensions. Et les femmes, nombreuses à arrêter de travailler pendant plusieurs années pour élever leurs enfants, touchent déjà des pensions inférieures de moitié à celles des hommes et devront toucher encore moins !
C'est pour les travailleurs les moins bien payés que les sacrifices seront les plus lourds alors même qu'aucun effort n'est demandé au patronat. Le gouvernement refuse de taxer les profits des entreprises sous prétexte que cela nuirait à l'emploi. Mais il refuse aussi de taxer les revenus individuels des bourgeois. Au chômeur, au retraité, au smicard, il demande "des efforts" mais pas à celui qui vit de ses rentes ou de la spéculation boursière ! Le gouvernement prêche la solidarité mais c'est aux travailleurs et à eux seuls qu'il s'adresse. Les patrons ne sont pas visés par ces discours. Aux riches qui vivent des revenus de leur fortune, le gouvernement ne demande rien.
Des pensions peau de chagrin !
Raffarin affirme que son objectif est de permettre à chacun de bénéficier d'une "retraite garantie et du maintien du niveau des pensions". C'est manifestement un mensonge car le niveau des pensions ne fait que baisser depuis 10 ans dans le secteur privé et va continuer à baisser pour l'ensemble des travailleurs avec les mesures Raffarin.
Le montant de la pension au moment du départ en retraite a déjà été amputé par le système de calcul mis en place par Balladur dans le secteur privé alors que les pensions n'étaient déjà pas mirobolantes à l'époque. Si, pour l'instant, ce système de calcul n'est pas encore appliqué dans le secteur public, il n'est pas difficile de prévoir que, toujours sous prétexte d'équité, on voudra le lui imposer aussi. D'ailleurs c'est bien ce que suggère Raffarin quand il "garantit", au moment du départ en retraite, une pension égale à 66 % du salaire net antérieur, à condition d'avoir cotisé 40 ans.
Avant les mesures Balladur, la pension représentait en moyenne 84 % de l'ancien salaire pour les salariés du privé, et même jusqu'à 100 % pour ceux qui gagnaient moins de 7 500 F, à condition d'avoir cotisé 37,5 années. Aujourd'hui elle ne représente déjà plus en moyenne qu'à peine les trois quarts du salaire antérieur, et elle va encore diminuer pour ne plus représenter que les deux tiers de l'ancien salaire.
Voyons donc ce qu'il en est des "garanties" de Raffarin. Un salarié qui aura travaillé toute sa vie au SMIC touchera à son départ 85 % de son dernier salaire. Cela représenterait aujourd'hui 5 000 F. C'est sans doute encore beaucoup trop puisque Raffarin ne promet les 85 % du SMIC qu'en 2008... quand il ne sera plus là ! Un salarié qui gagne 8 000 F net n'est assuré d'en toucher que 66 % à sa retraite, soit 5 280 F. Ce n'est pas la "retraite garantie" comme le prétend Raffarin, c'est la misère garantie !
Mais ce n'est pas tout ! Le montant de la pension, calculé au moment du départ, devient de plus en plus insuffisant au fil des années. Le montant de la pension est en effet revalorisé chaque année en fonction de l'évolution de l'indice des prix, hors tabac, dont on sait bien qu'il ne reflète même pas l'évolution réelle des prix. C'était déjà le cas dans le secteur privé et cela va l'être désormais aussi dans le secteur public.
Jusqu'ici la fonction publique avait conservé la seule forme de revalorisation qui est valable, celle qui se fait parallèlement à l'augmentation des salaires. Ce lien entre les retraites et les salaires permet aux retraités qui n'ont plus beaucoup de moyens de pression pour défendre leur niveau de vie, de bénéficier des améliorations de salaires obtenues par les travailleurs en activité. Et cela seul peut empêcher une pension de retraite qui représente au départ 85 % du SMIC de ne pas finir par n'en représenter que 60 ou 50 %.
C'est dire que non seulement Raffarin ne garantit que des pensions réduites mais celles-ci vont diminuer encore relativement aux salaires au fil des années. Loin de "sauver les retraites" comme il le prétend, Raffarin vise à réduire encore des pensions pourtant déjà bien insuffisantes. Aujourd'hui, quelque trois millions de retraités ne touchent comme retraite de base que le minimum contributif, 533 i (3 500 F) auquel s'ajoute la retraite complémentaire pour atteindre en moyenne 640 i (4 200 F), voire beaucoup moins s'ils n'ont pas toutes leurs années de cotisation ! Ces dernières années, ce sont près de la moitié des nouveaux retraités du régime général, 40 % exactement, qui partent à la retraite dans ces conditions-là ! Et la proportion de salariés qui ne toucheront qu'une pension minimum va s'accroître encore avec les mesures Raffarin. Les retraités vont encore s'appauvrir et avec eux toute la classe ouvrière.
La "réforme" de Raffarin comme celle de Balladur constitue un retour en arrière que rien ne peut justifier si ce n'est la volonté du patronat de réduire la classe ouvrière à la portion congrue.
L'État se sert dans les caisses des salariés
Les gouvernements se sont toujours arrangés pour faire payer par les caisses des salariés des dépenses qu'ils auraient dû assumer. Les dépenses qui relèvent, comme on dit, de la solidarité nationale n'ont pas à être prélevées sur les caisses des salariés ; celles-ci servent néanmoins de véritables vaches à lait pour l'État.
C'est ainsi que sous prétexte de solidarité entre les régimes de retraites, des transferts considérables ont lieu au détriment des principales caisses de salariés du secteur public comme du secteur privé. Chaque année, des milliards d'euros sont prélevés dans ces caisses, essentiellement au profit des caisses de non-salariés. Non seulement les caisses des salariés servent à équilibrer les caisses des non-salariés, mais il faut en plus que les salariés fassent toujours plus de sacrifices sous prétexte que leurs caisses ne pourront plus payer leurs retraites ! Actuellement, la caisse des fonctionnaires des collectivités locales et des agents hospitaliers verse plus d'argent chaque année à des régimes de non-salariés qu'elle ne paye de pensions à ses propres retraités ! C'est tout de même un comble, mais un comble dont le gouvernement se garde bien de parler. Il pérore sur la solidarité mais cette solidarité joue toujours au détriment des salariés !
Malgré toutes les ponctions, la caisse de retraite du régime général est toujours excédentaire, excédent qui est d'ailleurs versé à un fonds, le fonds de solidarité vieillesse, dont l'État se sert pour régler ses propres dépenses, par exemple les dettes de l'État aux caisses de retraites complémentaires, ou les prestations du minimum vieillesse servies essentiellement à ceux qui n'ont jamais cotisé.
Les gouvernements se servent de l'argent des assurés sociaux sans vergogne alors même qu'ils leur imposent de plus en plus de sacrifices. Mais vis-à-vis du patronat, ils sont aux petits soins. Rappelons tout de même que ce dernier, à qui aucun sacrifice n'est demandé, bénéficie au contraire d'exonérations de cotisations sociales patronales considérables. Elles se chiffrent chaque année à un montant qui dépasse largement le déficit annoncé pour dans 20 ans de la principale caisse de retraite des salariés, celle du régime général !
C'est une véritable provocation qu'au moment où Raffarin exige des efforts supplémentaires des salariés pour financer les retraites, il accorde de nouvelles exonérations de cotisations sociales au patronat sous prétexte qu'il va donner un coup de pouce au SMIC au 1er juillet !
Les gouvernements et le patronat se comportent comme des gangsters, pillant allègrement les caisses de la Sécurité sociale.
Si problème il y avait un jour pour financer les retraites, la première chose à exiger serait que l'État et les patrons payent ce qu'ils doivent et cessent de se servir dans les caisses.
Au patronat de payer
Il est d'autant plus choquant de demander de nouveaux sacrifices aux travailleurs pour assurer les retraites des anciens que les pensions devraient être entièrement à la charge du patronat et de l'État-patron. Car enfin les travailleurs produisent infiniment plus qu'ils ne consomment. C'est leur travail qui fait vivre toute la société, y compris les exploiteurs, y compris les parasites de toute sorte. Ce sont eux qui payent pour le gaspillage inouï engendré par le système de production capitaliste. Alors ce serait la moindre des choses qu'ils continuent à toucher leur salaire et un salaire correct pendant leur retraite. Les richesses produites devraient d'abord servir à faire vivre les travailleurs et les anciens travailleurs avant d'enrichir encore les riches.
Le vote de la loi Fillon-Raffarin ouvre la voie à de nouvelles attaques contre tous, que le gouvernement a d'ailleurs déjà commencé à programmer, comme l'allongement de la durée de cotisation à 41 puis 42 ans. Et puis il y aura aussi des augmentations de cotisations sociales sous le prétexte prévisible que les mesures déjà prises ne suffiront pas à "sauver les retraites". Le gouvernement a déjà prévu la mise sur pied d'une commission qui fera le point tous les cinq ans. Si les travailleurs laissent faire, c'est tous les cinq ans qu'ils seront appelés à "sauver les retraites" ! Les retraites complémentaires qui doivent être renégociées entre patronat et syndicats d'ici le 1er janvier sont elles-mêmes menacées.
C'est dire qu'il est de l'intérêt de l'ensemble des salariés de faire bloc contre les attaques du gouvernement et d'obtenir à la fois le retrait des mesures de Raffarin et l'abrogation des mesures Balladur.
Oui, il faut au moins revenir aux 37,5 années de cotisations pour tous et au droit à une retraite complète à 60 ans. Il faut lier à nouveau les pensions de retraites aux salaires. L'ancien système de retraite est bien loin d'être idéal, mais il faut déjà se défendre contre les attaques renouvelées du gouvernement et du patronat. Ce sont là de simples revendications défensives. La loi Fillon-Raffarin va être adoptée par le Parlement. Mais, encore une fois, une loi faite contre les travailleurs, les travailleurs peuvent la faire abroger. Ils en auraient mille fois le droit.
Les travailleurs ont déjà trop payé. C'est au patronat et à l'État-patron de financer les retraites des salariés. Il y a largement assez d'argent pour cela. Mais depuis 30 ans le patronat, aidé du gouvernement, a réussi à réduire considérablement la part des richesses produites consacrée aux salaires, au chômage et aux retraites, bref la part qui va à la classe ouvrière. Et il voudrait la réduire encore. Il ne faut pas se laisser faire. Il faut exiger que l'État cesse de prendre dans les caisses des salariés pour financer les autres régimes. Il faut exiger que cessent les exonérations de cotisations sociales pour les patrons. Et si ça ne suffisait pas, il faut augmenter les cotisations patronales. Les patrons les payent sur les salaires versés mais ils pourraient aussi les payer sur les richesses produites, sur la valeur ajoutée comme on dit, sur leurs profits. Puisque le gouvernement prétend que le coût du travail est trop lourd et que ça "tue l'emploi", il n'a qu'à taxer les patrons sur les richesses créées et non sur les salaires. Il ne serait que justice qu'une part de ces richesses produites soit clairement affectée aux retraites, et que ce ne soient pas les salariés qui aient encore à amputer leur salaire déjà trop faible.
En fait tout va de pair. Les attaques contre les retraites vont de pair avec les licenciements et le chômage, avec les bas salaires et les petits boulots. Ce sont les mille et une façons qu'ont les patrons de pressurer les travailleurs.
Alors se battre pour des salaires corrects, pour interdire aux patrons de jeter les travailleurs à la rue, pour les obliger à payer aussi bien pour les retraites que pour les salaires, que pour la santé là, la nouvelle attaque programmée par Raffarin , tout cela fait partie d'un tout : se battre pour mettre un coup d'arrêt aux régressions sociales qu'on nous fait subir depuis 30 ans, avant que le patronat nous fasse revenir, avec l'aide des gouvernements, à des conditions dignes du XIXe siècle !