Brève
Polyclinique Montier la Celle – Saint-André-les-Vergers (Aube)
Grève pour l’augmentation des salaires
Le personnel de la Polyclinique de Saint-André (près de Troyes), dans sa grande majorité, a fait grève du mercredi 7 au vendredi 9 décembre. Pendant ces trois jours, un piquet dynamique de plusieurs dizaines de grévistes se tenait à l’entrée, ou manifestait autour de la polyclinique. L’ensemble du personnel des blocs opératoires, brancardiers, aides soignantes, agents administratifs et d'entretien, infirmières a cessé le travail pendant que nombreux, au volontariat, voire à tour de rôle, assuraient une permanence des soins dans les services d’hospitalisation. Cela a provoqué l’arrêt du bloc, le report des opérations chirurgicales.
À Montier la Celle, comme dans tous les services de santé du pays, que ce soit dans le privé comme dans le public, les problèmes de surcharge de travail, d’emplois du temps bouleversés, de manque criant de personnel, viennent s’ajouter aux salaires insuffisants.
Alors, lorsque la direction de la polyclinique annonce ses « propositions », l’écœurement et la colère se sont répandus dans tous les services. Les mesures salariales 2022 se traduisait par une augmentation du salaire de 50€ bruts pour les petits coefficients, de 3,5% pour les autres, et par une augmentation de la prime de technicité pour les infirmier.es de 67€ en hospitalisation et de 163€ au bloc. S’y ajoutait une prime dite de partage de la valeur de 470€ nets pour tout le personnel.
Une augmentation de salaire bien insuffisante, et une hausse de la prime seulement pour les infirmières, ça n’est pas passé. Cette prime discrétionnaire a particulièrement choqué tout le monde. D’abord parce que les primes ne représentent pas une réelle augmentation de salaire mais surtout parce qu’elle visait à privilégier une seule catégorie du personnel alors que tout le monde a besoin d’une augmentation de salaire. Tout cela était inacceptable même si la directrice mettait en avant des « efforts financiers significatifs » pour un établissement « frappé de plein fouet comme tout un chacun par la forte inflation ». Le choix ici, comme dans tout le groupe Elsan, ce sont les profits des actionnaires avant les conditions de travail et de salaires des personnels, et la prise en charge des patients.
Le préavis de grève national déposé par la CGT pour le mercredi 7 décembre pour le groupe Elsan est arrivé à point nommé. Sans autre information sur ce qui se passait à l’échelle du pays, c’est nombreux que le personnel s’est retrouvé devant l’entrée de Montier la Celle, malgré le froid, pour obtenir une augmentation de salaire de 6% du point et la transformation de la prime de fin d’année en un treizième mois pour tous. Pour la première fois, toutes les catégories de personnel se sont retrouvées à déposer une unique revendication à la direction de la polyclinique de Montier la Celle avec les banderoles « EN GRÈVE », « ON TRAVAILLE, ILS PROFITENT, ON S’ARRÊTE » et « NE PERDONS PAS NOTRE VIE À LA GAGNER ». Mais comme la directrice n’acceptait qu’une très maigre augmentation supplémentaire d’un demi point d’indice, et menaçait de revenir sur toutes les propositions si la grève n’était pas suspendue, la grève a continué le lendemain et même le surlendemain.
Vendredi après-midi, les grévistes ont décidé de cesser la grève sur la promesse de la directrice de reprendre des négociations la semaine suivante. Mais pendant trois jours, tous les personnels de la clinique, solidaires autour d’une unique revendication, tous services confondus, de toutes catégories ont eu l’occasion de discuter, d’apprendre à se connaître, de décider tous ensemble. L’affaire n’est donc pas terminée.