Exploiteur et expulseur, sans vergogne

Dans le riche territoire viticole du Médoc, parmi ces domaines dont les bouteilles peuvent valoir jusqu'à plusieurs centaines d'euros, des travailleurs saisonniers de la vigne, jusqu’à une soixantaine en période de vendanges, sont installés depuis des années dans des baraques de fortune et des caravanes hors d’âge sur la commune de Saint-Laurent-Médoc.

Le nouveau propriétaire de l’endroit, sans attendre l’exécution de l’expulsion qu’il a demandée en justice, fait tout pour leur rendre quotidiennement la situation invivable en vue de les chasser du terrain. En barrant un chemin d’accès, en leur coupant l’accès à l’eau, en démolissant au passage quelques cabanes avec sa tractopelle. De son propre aveu, il est pressé que son terrain prenne encore plus de valeur une fois débarrassé de ses occupants.

Ce nouveau propriétaire est cadre dans une société de prestation de main-d’œuvre viticole. Certains de ceux qu’il veut chasser ont travaillé pour lui. Un peu partout en Gironde, les grands châteaux viticoles n’embauchent plus directement. Ils confient à des prestataires le soin de leur fournir de la main-d'œuvre à moindre coût.  Plusieurs procès récents ont montré les conditions indignes qui en résultent souvent.

Voilà ce qui permet à ce margoulin enrichi au service des nantis de rendre à présent la vie impossible à ces  travailleurs qui font la fortune des châteaux du Médoc.