RATP - bus : Petites magouilles et grosses économies29/08/20242024Brèves/medias/breve/images/2024/08/ratp_ceccc.jpg.420x236_q85_box-0%2C0%2C1024%2C575_crop_detail.jpg

Brève

RATP - bus

Petites magouilles et grosses économies

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(Photo RATP)

Le Parisien a révélé que pour masquer des défauts d’entretien, la RATP procède fréquemment à une manipulation permettant d’éteindre les voyants du tableau de bord juste avant de présenter les véhicules au contrôle technique, obligatoire tous les six mois. Les voyants se rallument à la sortie du centre de contrôle, évitant l’immobilisation du bus pour une contre-visite. La direction de la RATP se défend de toute mise en danger des voyageurs, sans nier vraiment l’existence d’une pratique visiblement connue également de l’entreprise chargée des contrôles techniques.

Beaucoup de conducteurs ne sont pas surpris. Il n’est pas rare de devoir rouler avec au moins un voyant orange allumé au tableau de bord, en recevant comme explication que « c’est le voyant qui déconne » et que celui-ci n’impose pas l’arrêt immédiat du véhicule. Bien souvent, les systèmes de communication et de localisation ne fonctionnent pas, tout comme la climatisation. Des panneaux extérieurs sont réparés au scotch. Il arrive que les boîtes de vitesses automatiques passent en « neutre » en circulation, le bus se retrouvant alors en roue libre. Chaque année, plusieurs bus, électriques ou thermiques, prennent feu sur la voie publique, même sans choc.

La pénurie de bus et le manque de personnel d’entretien et de maintenance rendent impossible d'assurer le service en respectant les normes du contrôle technique. Les effectifs des ateliers de maintenance ont été divisés par trois en dix ans et les stocks de pièces réduits au minimum. La direction sous-traite autant que possible et compte sur les garanties constructeurs des nouveaux véhicules, mais l’entretien courant ne suit pas. Les fabricants, de leur côté, sont plus soucieux des marges à tirer des commandes publiques que de tout autre chose. 

Face à ces révélations, Pécresse, qui dirige l’instance de régulation des transports IDFM, crie au scandale d’autant plus fort qu’il s’agit pour elle de cacher que les économies ont été faites à la demande des autorités publiques. Mais c’est la recherche de la rentabilité qui pousse à une telle irresponsabilité vis-à-vis de la sécurité élémentaire des usagers et des conducteurs.

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