Saint-Jean-de-Luz : Morts loin de chez eux, chassés par la pêche industrielle26/09/20242024Brèves/medias/breve/images/2024/09/Capture_decran_2024-09-26_a_23.40.13.png.420x236_q85_box-3%2C0%2C1397%2C784_crop_detail.png

Brève

Saint-Jean-de-Luz

Morts loin de chez eux, chassés par la pêche industrielle

Illustration - Morts loin de chez eux, chassés par la pêche industrielle

Dans la nuit du 22 décembre 2023, le Cycnos, un fileyeur immatriculé à Arcachon, s’est écrasé à Socoa, à l’entrée de la baie de Saint-Jean-de-Luz. Ils étaient trois marins à bord. On n’a pas retrouvé les corps de deux d'entre eux. Tous deux sénégalais.

Le rapport technique sur les causes du naufrage vient de tomber. Il conclut qu’elles sont dues à des défaillances tant techniques qu’humaines. Une pièce qui pourra servir pour faire porter le chapeau au survivant, le patron, sauvé de la noyade in extremis.

Mais pourquoi deux sur trois des membres de l’équipage étaient-ils sénégalais ? La pêche artisanale sénégalaise avec de simples pirogues faisait vivre directement ou indirectement près de 20% de la population active du pays, jusqu’à ce que, avec des bateaux plus puissants, la France, ancienne puissance coloniale, suivie par d’autres, ait commencé à épuiser industriellement la ressource. Pour survivre et faire vivre leur famille, ces pêcheurs ont été contraints d’émigrer. C’est la raison pour laquelle tant d’équipages de la flotte d’Arcachon sont constitués de marins sénégalais.

Au pied de la digue de Socoa, Karamo et Moustapha ne sont pas morts uniquement de ce que révèle le rapport technique, ils sont morts du capitalisme de la pêche !

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