Meeting du 12 février à Paris : intervention de Cathy Van Cauteren14/02/20222022Brochure/static/common/img/contenu-min.jpg

Brochure

Meeting du 12 février à Paris : intervention de Cathy Van Cauteren

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Sommaire

    Bonjour, je m’appelle Cathy Van Cauteren, je travaille en Seine et Marne comme ouvrière à Safran dans une usine qui produit des moteurs d’avion.

    Safran est un groupe employant directement près de 80 000 salariés dans le monde, sans compter tous les travailleurs sous-traitant et intérimaires.

    En 2020, en pleine pandémie provoquant un effondrement du trafic aérien, le groupe est arrivé à dégager plus de 350 millions de bénéfices. Depuis 5 ans, le cours de l’action a quasiment doublé. Quel travailleur peut affirmer que son revenu a doublé pendant ce temps ?

    Eh bien, chers camarades, je suis contente de vous dire que depuis 4 semaines nous sommes des centaines à débrayer régulièrement pour l’augmentation des salaires sur deux sites d’Île-de-France, à Villaroche, à Corbeil, et que le mouvement démarre à Gennevilliers !

    À la fin 2021, la direction a organisé ce qu’elle appelle les NAO : Négociation Annuelle Obligatoire. C’est le vocabulaire patronal : comme si le patron avait l’intention de négocier quoi que ce soit ! Cette fois, la direction, assise sur ses dividendes et ses carnets de commandes remplis pour des années, avait fait savoir qu’elle accordait royalement … 1,5 % d’augmentation, soit 35€ mensuels. Devant le rejet de ces miettes par les salariés, elle est montée de 35 € à - écoutez bien - 37€ !

    Cela en a révolté plus d’un. Dans les ateliers, les discussions se sont multipliées. Chacun peut faire la comparaison : d’un côté la hausse des prix, de l’essence, de l’électricité, du gaz, des produits alimentaires, et de l’autre des augmentations si minables que ce sont en fait des salaires bloqués.

    Suite à ces annonces, nous avons organisé des réunions de salariés. Un jeune y a expliqué qu’il avait fait ses comptes précisément et il a dit : « il me manque 200€ ». C’est comme ça, dans ces discussions collectives entre salariés, que nous avons nous-mêmes dégagé notre revendication : 200 € net pour tous ! Et on a fait voter cette revendication par les présents.

    S’en est suivie une journée de débrayage concernant les 3 usines d’Île-de-France : cela a été un succès avec 500 salariés en grève partielle ou totale.

    Si c’est la CGT qui a déclenché le mouvement au début, une partie des travailleurs, en particulier les plus jeunes, s’en est ensuite emparé et ce sont maintenant ces salariés qui sont à l’initiative, accompagnés pour le moment par les syndicats.

    à l’usine de Corbeil, 100 à 200 salariés débrayent presque tous les jours depuis quatre semaines. À Villaroche où je travaille, il y a maintenant la même chose depuis cette semaine : un groupe de 150 à 300 salariés débrayent une heure quotidiennement.

    Dans ce site où plus de la majorité sont des ingénieurs ou travaillent dans les bureaux d’études, ce sont les ouvriers des ateliers qui portent le mouvement. Mais nous savons qu’il faut s’adresser à toutes les catégories et on voit aussi des camarades des bureaux venir aux débrayages !

    Nous n’acceptons pas de voir notre niveau de vie reculer alors que les actionnaires s’enrichissent et nous sommes nombreux à vouloir le dire.

    Pour faire reculer les patrons de Safran sur des centaines d’euros d’augmentation, il faudrait que ce mouvement s’élargisse et aille vers une grève. Une grève suffisamment puissante pour qu’elle soit contagieuse. Le patronat le craint et c’est bien pour ça qu’il faut aller dans ce sens !

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