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Editorial
Contre le grand capital et ses guerres, le camp des travailleurs !
La campagne des élections européennes démarre. Seules sept ou huit listes parmi celles déposées pourront s’exprimer sur les plateaux de télévision. Les autres étant pratiquement privées d’accès aux médias.
Ces listes sélectionnées par les médias prétendent avoir une politique pour l’Europe, mais toutes cherchent d’abord à se placer pour diriger les affaires de la bourgeoisie française.
Macron, haï par les classes populaires après sept ans au pouvoir passés à attaquer les travailleurs, tente de mobiliser son camp, celui des nantis, en agitant la menace d’une disparition de l’Europe.
Bardella, lui, ne jure que par la France. Il fait la course en tête en prospérant sur le fait que le RN ne s’est jamais usé au pouvoir. Il se prétend « anti-système » mais place des hauts-fonctionnaires, ex-préfets, avocats ou commissaires de police, en haut de sa liste pour montrer à la bourgeoisie que son parti est prêt à la servir.
Derrière ces rivalités, il y a un consensus partagé par tous les candidats, de la gauche à l’extrême droite : la souveraineté française serait menacée par la concurrence déloyale. Mais que signifie pour nous, travailleurs, cette souveraineté nationale ?
Les seuls qui décident des choses vitales pour les travailleurs, qu’ils vivent à Paris, à Berlin ou à Varsovie, ce sont les patrons des grands groupes. C’est Michelin ou Tesla qui choisissent où et quand ils ouvrent ou ferment une usine. C’est TotalEnergies ou Eni qui imposent le prix de l’énergie, Auchan ou Lidl ceux des produits dans les supermarchés.
Ceux qui prétendent que les frontières nationales nous protègent mentent et sèment la division entre nous. Car qui nous exploite ? Qui licencie ? Qui bloque nos salaires ou repousse le départ en retraite ? Ce ne sont pas les ouvriers polonais ou moldaves ! Ce sont des groupes richissimes comme Sanofi ou Stellantis qui suppriment des emplois ou liquident des sous-traitants.
Et les politiciens les servent, à coups de subventions ou de lois, un jour dans le gouvernement français, le lendemain dans les institutions européennes, à l’image de Thierry Breton ou Christine Lagarde.
Les classes populaires paient toujours les conséquences de la guerre économique que se livrent ces grands groupes pour conquérir des marchés. Cette rivalité se mène au sein même de l’Union européenne, car, loin d’être un espace de paix, elle est un terrain d’affrontement économique. L’UE a été bâtie pour tenter d’organiser, à travers de sordides marchandages, la concurrence entre les groupes industriels ou bancaires les plus puissants sur ce vaste marché.
Cette rivalité économique se mène avec les muscles et les nerfs des travailleurs. En Europe, elle se traduit par la précarité, le recours à la sous-traitance et des fermetures d’usines qui ruinent des villes entières. En Afrique ou au Moyen-Orient, elle se traduit par des guerres pour accéder à l’uranium, aux terres rares ou au pétrole. Là-bas, la rivalité entre les trusts a entraîné des millions de morts et de réfugiés sans espoir.
Mais la guerre est en train de se généraliser et de rattraper l’Europe. Elle fait déjà rage en Ukraine, et tous ceux qui dirigent, chefs d’État ou hauts gradés de l’armée, préparent ouvertement leur entrée en guerre.
Ils la préparent matériellement en dépensant des dizaines de milliards d’euros pour produire des engins de mort. Les hôpitaux sont laissés à l’abandon, mais l’argent coule à flot pour acheter des missiles.
Ils préparent la guerre moralement en nous habituant à marcher au pas derrière le drapeau tricolore. Ceux qui n’ont que « les intérêts de la France » à la bouche nous mettent en condition pour que nous acceptions de mourir pour les intérêts des capitalistes.
Aujourd’hui, ils sacrifient nos emplois et nos retraites, attaquent nos conditions de travail au nom de la compétitivité. Demain, les mêmes sacrifieront nos vies et transformeront nos enfants en chair à canon, au nom de la liberté ou de la démocratie.
Alors, le 9 juin, il faut utiliser notre bulletin de vote pour affirmer que nous refusons de nous sacrifier pour les intérêts du grand capital et que nous n’avons aucune confiance dans les politiciens qui aspirent à diriger ses affaires. Il faut affirmer que les travailleurs qui font marcher la société doivent la diriger. Il ne pourra y avoir de paix sur la planète tant que s’exercera la dictature du capital sur la société. Quelles que soient leur origine ou leur nationalité, les travailleurs doivent s’unir pour renverser cette dictature.
La seule liste qui défend ce programme est celle que je conduis avec mon camarade Jean-Pierre Mercier, la liste « Lutte ouvrière, le camp des travailleurs ».
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