ArcelorMittal – Dunkerque : menaces sur l’usine25/09/20242024Journal/medias/journalarticle/images/2024/09/P13-1_ArcelorMittal_Dunkerque_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C222%2C2362%2C1551_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

ArcelorMittal – Dunkerque

menaces sur l’usine

La CGT appelait le 13 septembre à débrayer et à se rassembler, sur l’ensemble des sites ArcelorMittal de France. Cet appel a été lancé en lien avec les syndicats des autres usines et mines du groupe à travers le monde.

Illustration - menaces sur l’usine

Au centre de cet appel international, il y avait les conditions de travail, car entre 2012 et 2023, 314 personnes sont mortes dans les mines et les aciéries du groupe.

Un autre sujet est l’avenir du site sidérurgique de Dunkerque. Depuis plusieurs années, le groupe ArcelorMittal s’est engagé à décarboner sa production d’acier en Europe. Cela implique de construire de nouvelles installations, avec de nouveaux procédés industriels, afin de produire de l’acier sans utiliser du charbon. Pour l’usine de Dunkerque, cette transformation complète est annoncée pour 2050.

Pour réaliser une telle transformation, rien que pour le site de Dunkerque, le groupe a obtenu une subvention de l’État de 850 millions d’euros. Cela représente environ la moitié de l’investissement global. Mais au vu de tout ce que la direction de l’usine de Dunkerque a décidé ces derniers mois, il est possible que rien de tout cela ne soit réalisé, et que la direction décide tout simplement de fermer une partie de l’usine.

La direction a annulé des travaux de maintenance importants concernant les hauts fourneaux, qui devaient permettre leur prolongation, en attente des nouvelles installations. Or, si ces travaux ne sont pas réalisés, toute la production de fonte est condamnée. Ce qui rajoute à l’incertitude concernant l’avenir du site, c’est que la direction met en concurrence les sites de Dunkerque et de Gand, en Belgique, laissant entendre qu’un seul des deux serait transformé.

Le groupe ArcelorMittal pourrait alors faire le choix de faire venir des brames (produits semi-finis) de ses autres usines à travers le monde, qui sont plus modernes, notamment du Brésil et de l’Inde, et de se contenter de les transformer à Dunkerque. Ce qui menacerait la moitié des emplois.

Tout cela se déroule dans le contexte d’une possible crise de l’acier à l’échelle de la planète. Selon le journal Les Échos, des milliers de travailleurs chinois ont perdu leur emploi dans la sidérurgie en 2024, des usines sont à l’arrêt. À l’origine de cette crise, il y a la crise de l’immobilier en Chine. Du coup, les producteurs d’acier chinois cherchent à écouler une partie de leurs stocks dans le reste du monde, ce qui augmente d’autant la rivalité entre les trusts de l’acier. Le groupe ArcelorMittal annonce qu’il a un problème de débouchés et que la concurrence est plus rude. Le résultat du groupe au premier semestre 2024 est, selon sa direction, tout de même de 1,3 milliard d’euros. Mais ce n’est pas assez pour les actionnaires.

Les travailleurs de Chine comme de Dunkerque se retrouvent au cœur d’une crise d’un même système économique aberrant. Les patrons sont prêts à détruire des outils de production qui leur ont rapporté des milliards et à faire payer leur crise aux travailleurs. Face à ce système en crise, les travailleurs du monde entier ont la force d’imposer que leur emploi, leur salaire, leur vie, passent avant les intérêts des milliardaires de la sidérurgie.

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