Assurance chômage : les attaques d’Attal29/05/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/05/une_2913-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Leur société

Assurance chômage

les attaques d’Attal

Attal a annoncé le calendrier et le détail des mesures d’une nouvelle réforme de l’Assurance chômage, la troisième depuis 2019. Prétendant « remettre la France au travail », il a aussi déclaré vouloir faire 3,6 milliards d’euros d’économies aux dépens des chômeurs.

Prévue pour être instaurée par décret le 1er juillet et appliquée à partir du 1er décembre, cette réforme est une aggravation de la précédente : elle restreindra l’accès aux allocations chômage et limitera leur durée. Pour bénéficier d’une indemnisation, il faudra avoir travaillé huit mois sur les vingt derniers mois, contre six mois au cours des 24 derniers mois, selon les règles actuelles. Du fait de ces mesures, de nombreux jeunes et travailleurs précaires vont être totalement privés de la moindre indemnisation, et se retrouveront condamnés au RSA.

Les nouvelles règles entraîneront une diminution de 18 à 15 mois de la durée maximale d’indemnisation, contre 24 mois il y a à peine un an et demi. Le gouvernement rognerait aussi, au passage, sur les revenus de ceux qui auraient conservé le droit à une indemnité, l’allocation journalière devenant une allocation mensuelle… versée sur une base de 30 jours, soit une journée d’allocation de moins pour chaque mois de 31 jours.

Attal a aussi annoncé une réforme des dispositions prévues pour les seniors : il ne sera possible d’en bénéficier qu’à 57 ans, et non plus à 55 ans, avec un raccourcissement de la durée d’indemnisation de 27 à 22 mois et demi. En guise de compensation, le gouvernement propose un « bonus emploi senior » consistant à faire financer par l’Assurance chômage un complément de rémunération en cas de nouvel emploi moins payé que le précédent… mais seulement pendant un an. Un coup de pouce qui n’aura pas échappé aux patrons prêts à tout pour sous-payer ceux qu’ils embauchent.

L’État veut pouvoir mettre la main sur les excédents dégagés par les caisses de chômage, suite aux précédentes réformes qui ont déjà réduit les droits des chômeurs. Ce vol qualifié lui permettra de confisquer ainsi une partie des cotisations payées par les travailleurs !

Mais le gouvernement a aussi d’autres objectifs, au moins aussi importants, qui servent les intérêts du patronat. En privant partiellement voire totalement les chômeurs de leurs revenus, il veut les contraindre à accepter un emploi sans qu’ils puissent poser la moindre condition, et au salaire le plus bas possible, faisant ainsi pression sur l’ensemble des salaires.

Enfin, les discours sur la « valeur travail » d’Attal visent à diviser les travailleurs, à dresser ceux qui ont un emploi contre ceux qui en ont été privés et sont plus ou moins traités d’assistés ou de feignants. Plus crasseux que ça…

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