Liban : la guerre de Netanyahou s’étend25/09/20242024Journal/medias/journalarticle/images/2024/09/Liban-guerre.png.420x236_q85_box-4%2C0%2C644%2C360_crop_detail.png

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la guerre de Netanyahou s’étend

Depuis lundi 23 septembre, l’armée israélienne a lancé une offensive de grande ampleur au Liban, mobilisant son aviation, son artillerie et ses chars pour bombarder le sud et l’est du territoire, ainsi que la banlieue sud de Beyrouth, la capitale du pays.

Illustration - la guerre de Netanyahou s’étend

Dès le deuxième jour de son déclenchement, cette opération militaire, baptisée « Flèches du Nord » par l’état-major israélien, avait déjà causé la mort de plus de 550 personnes et fait plus de 1 800 blessés, selon les autorités libanaises. Les hôpitaux du sud du pays ont reçu l’ordre de déprogrammer les opérations non essentielles pour prendre en charge l’afflux de blessés.

Utilisant la même méthode qu’à Gaza, l’armée israélienne a averti l’ensemble de la population libanaise qu’elle devait s’éloigner des « bâtiments du Hezbollah » ou « sortir immédiatement du village », sans aucune précision géographique. Autant dire que tous les Libanais sont susceptibles d’être pris pour cible ! Provoquant des embouteillages monstres sur les routes du Liban, des dizaines de milliers de personnes ont commencé à fuir les régions bombardées. Les organisations humanitaires alertent sur les difficultés d’accueillir ces nouveaux réfugiés alors que le pays a déjà dû faire face à l’exode de plus de cent mille habitants du sud depuis le 7 octobre 2023.

En effet, dès le déclenchement de la guerre à Gaza, des échanges de tirs ont commencé à s’intensifier, bombardements israéliens contre roquettes du Hezbollah. Cette situation a conduit à l’évacuation de 60 000 Israéliens vivant dans une bande de quatre kilomètres le long de la frontière libanaise.

En fait, tout comme le Hamas par ailleurs, le Hezbollah mène sa guerre sans se soucier du fait que sa politique rejette la majorité de la population israélienne du côté de Netanyahou.

En se contentant d’envoyer régulièrement des roquettes, les dirigeants de l’organisation islamiste libanaise voulaient manifester leur solidarité avec les Palestiniens tout en cherchant à éviter une confrontation militaire de grande ampleur avec Israël. L’escalade résulte des choix du gouvernement Netanyahou. La première phase de cette offensive, qui a consisté à faire exploser les bipers et les talkies-walkies utilisés par plusieurs milliers de cadres militaires du Hezbollah, montre qu’elle était en préparation depuis des mois.

Depuis le 17 septembre, Netanyahou a déclaré que le retour des déplacés israéliens chez eux était devenu un nouveau « but de guerre ». Mais il s’agit bien d’un prétexte pour masquer l’échec de sa politique de guerre à outrance à Gaza. Celle-ci a déjà fait plus de 40 000 morts et des destructions sans nombre, mais aucun des objectifs proclamés n’a été atteint : le Hamas n’a pas été « éradiqué », et les seuls otages libérés l’ont été dans le cadre d’un accord négocié avec le Hamas. Avec le plus grand mépris pour le sort des otages, en poursuivant sa fuite en avant, Netanyahou cherche exclusivement à conserver le soutien de son extrême droite pour se maintenir au pouvoir, avec pour conséquence que, depuis un an, une guerre dont on ne voit pas la fin se poursuit, continuant, jour après jour, de faire toujours plus de victimes parmi les Palestiniens.

Le Premier ministre israélien peut se permettre de mener cette politique criminelle parce qu’il est assuré du soutien indéfectible des dirigeants américains. Ceux-ci n’entendent pas renoncer à disposer avec l’État d’Israël d’un allié pour défendre leurs intérêts dans la région. Tant pis donc si le Liban se retrouve « au bord du gouffre », pour reprendre la formule du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. Et tant pis si les populations de la région sont menacées d’être elles aussi plongées dans le chaos et la guerre.

Pour la population israélienne, la politique de Netanyahou constitue une impasse. Elle ne lui apporte aucune sécurité et la condamne à vivre en état de guerre permanente. Depuis le 7 octobre, les Israéliens payent les conséquences matérielles et morales du plus long conflit qu’ait connu leur pays. Il ne sera pas possible de mettre fin à cet enchaînement de guerres toujours plus meurtrières sans rompre avec la politique menée par tous les gouvernements israéliens depuis 1948, consistant à nier les droits des Palestiniens à une existence nationale, à les spolier de leurs terres et à tenter de les soumettre par la force.

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