Martinique : contre vie chère et bas salaires25/09/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/09/une_2930-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C0%2C1271%2C1649_crop_detail.jpg

Dans le monde

Martinique

contre vie chère et bas salaires

Les manifestations pour exiger la baisse des prix des produits de consommation vendus par la grande distribution se poursuivent en Martinique, organisées par le RPprac (Rassemblement pour la protection des ressources afro-caribéennes).

Durant les jours ouvrables, plusieurs dizaines de manifestants bloquent l’entrée d’hypermarchés, empêchant ainsi leur ouverture. Ils visent principalement les Leclerc et Carrefour, symboles du monopole de la grande distribution en Martinique. En effet, ces enseignes appartiennent aux capitalistes les plus importants de l’île, tel le plus riche béké, Bernard Hayot, qui possèdent la plupart des centres commerciaux. Les manifestants ont à faire face aux policiers et gendarmes envoyés par le préfet pour protéger les biens des békés.

Certains corps de métier montrent leur solidarité. Les commerçants du centre-ville de Fort-de-France ont ainsi baissé leurs rideaux, jeudi 19 septembre. Ce même jour, les chauffeurs de taxi ont mené une opération escargot en direction de la préfecture. Le mardi 24, c’était au tour de chauffeurs routiers aux entrées de Fort-de-France. Plusieurs organisations politiques et associations appelaient à la mobilisation les jours prochains.

Mettant aussi en avant les revendications d’augmentation des salaires et des revenus sociaux, deux syndicats, la CGTM et la CDMT, ont indiqué qu’ils prenaient part à la lutte contre la vie chère et le racket des populations. La CGTM a déposé un préavis de grève à partir du 26 septembre. La CDMT a appelé à un défilé le 28 septembre.

Des négociations ont été organisées deux fois par le préfet de Martinique avec, entre autres, les patrons de la grande distribution et le Medef. Les pistes envisagées étaient d’obtenir une aide de l’État au fret, au titre de la continuité territoriale, et de diminuer certaines taxes pour parvenir à une baisse de 20 % sur 2 500 produits. Les patrons de la grande distribution, eux, annoncent simplement qu’ils sont « prêts à faire le même effort que celui qui sera fait par l’État sur les frais d’approche ». Le directeur général du Groupe Bernard Hayot s’est contenté de répondre au préfet que, sa marge n’étant « que de 1 à 2 % », « s’il la baisse, c’est toute la chaîne qui sera impactée. » Autant dire que, pour l’instant, lui et ses pareils affichent leur arrogance et continuent de cacher les énormes profits qu’ils réalisent sur le dos des salariés et des populations de l’île ! Invité à ces réunions, le Rpprac a quitté la table dès le début de la négociation car le préfet et les autres personnes présentes ne souhaitaient pas que la discussion soit diffusée en direct sur internet.

Après plusieurs nuits d’émeute au quartier Sainte-Thérèse de Fort-de-France, le préfet a mis en place un couvre-feu et une interdiction de manifester en ville du vendredi 20 au lundi matin 23 septembre, mesures qu’il a prolongées jusqu’au 26 septembre. Mais les manifestations contre la vie chère et les blocages de supermarchés ont continué tout le week-end.

En renforçant le mouvement contre la vie chère avec leurs propres revendications contre l’exploitation capitaliste et pour l’augmentation des salaires, des revenus sociaux et des pensions, les travailleurs font le bon choix. Pour faire reculer le grand patronat et l’État qui les exploitent et les affament, il faut que des milliers de travailleurs et d’opprimés s’engagent dans la lutte comme on l’a vu lors de la grève générale de 2009 et mieux encore.

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