Migrants : Méditerranée meurtrière19/06/20242024Journal/medias/journalarticle/images/2024/06/P16-1_Migrants_ol_Lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C75%2C800%2C525_crop_detail.jpg

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Méditerranée meurtrière

Lundi 17 juin, onze personnes sont mortes et 64 autres ont été portées disparues dans le naufrage de deux embarcations au large de l’Italie ; l’une venait d’Afrique du Nord et l’autre de Turquie.

Illustration - Méditerranée meurtrière

Sur le premier bateau, rempli d’eau, le navire humanitaire de l’ONG allemande ResQship a pu secourir 51 personnes, tandis que dix autres migrants avaient trouvé la mort. Sur le voilier, venant probablement de Turquie, les garde-côtes italiens n’ont pu récupérer que douze passagers, et les recherches sur les disparus n’avaient toujours rien donné le lendemain.

Avec 31 500 personnes qui y ont laissé leur vie l’an dernier, la mer Méditerranée est la voie la plus meurtrière empruntée par les migrants. Et, chaque année, le nombre de victimes augmente. Il est trop facile, comme le font, entre autres, Meloni et le gouvernement italien, d’incriminer les passeurs qui n’ont aucun scrupule à entasser des dizaines, voire des centaines de passagers sur des rafiots pourris. Si ceux-ci portent une part de responsabilité dans la mort de ces milliers d’hommes, de femmes et d’enfants, c’est « l’Europe forteresse » qui, en fermant toujours plus ses frontières, oblige les migrants à prendre plus de risques dans l’espoir d’avoir une vie meilleure, dans un pays riche, pour eux-mêmes et leur famille restée au pays.

L’humanité a toujours connu les migrations de femmes et d’hommes à la recherche de lieux permettant une vie meilleure. Aujourd’hui encore, tout le monde trouve normal, par exemple, que des infirmières aillent travailler de l’autre côté de la frontière, en Suisse ou au Luxembourg pour gagner plus dans de meilleures conditions, ou que des petits-bourgeois diplômés préfèrent aller gagner leur vie au Canada ou aux États-Unis. Mais quand il s’agit des peuples de pays pauvres victimes de la famine ou des conflits armés, là, les États qui auraient largement de quoi les accueillir ferment leurs frontières.

C’est à l’image de cette société capitaliste qui ouvre les frontières aux riches et rejette dans la misère les victimes de leur rapacité, quitte à ce qu’elles en meurent.

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