Ukraine : ils font la guerre en parlant de paix19/06/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/06/une_2916-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Dans le monde

Ukraine

ils font la guerre en parlant de paix

La Suisse a accueilli, mi-juin, ce qui se présentait comme la première grande réunion internationale sur la paix en Ukraine. Près d’une centaine de délégations étaient présentes, il ne manquait que la Chine et l’un des deux principaux intéressés, la Russie.

D’évidence, les autres grandes et moyennes puissances n’attendaient pas grand-chose de cette conférence. Beaucoup n’avaient envoyé que des ministres de second rang. Et quand il s’agissait de chefs d’État ou de gouvernement, ils n’ont fait qu’un passage éclair. Ainsi, la vice-présidente des États-Unis n’est restée que quelques heures et Macron, « arrivé le dernier, [est] reparti parmi les premiers » signale Le Monde. Bien sûr, tous n’en ont pas moins tenu à figurer sur la photo. À défaut de faire oublier qu’ils arment l’Ukraine et poussent à l’escalade guerrière avec la Russie, cela est censé prouver aux opinions publiques que leurs dirigeants se préoccupent de la paix dans le monde.

Mais même dans le genre « cela ne coûte rien de faire semblant », la conférence est loin d’avoir été une réussite, comme l’ont relevé tous les médias. À côté des États impérialistes parrains et soutiens de Kiev, les BRICS (Inde, Brésil, Afrique du sud, Arabie saoudite, en plus de la Russie et de la Chine non invitées) ont tous refusé de signer une déclaration finale pourtant présentée comme un timide rappel des « grands principes », et ils n’ont pas été les seuls. Quant aux 79 signataires de l’engagement notamment à faire respecter l’intégrité territoriale des États, dont celle de l’Ukraine, tout le monde sait que les plus puissants, États-Unis, Grande-Bretagne, France et Allemagne, ne manquent pas une occasion de s’asseoir sur ces prétendus grands principes dès que leurs intérêts l’exigent. C’est ce que rappelle la partition de la Corée, qu’ils font durer depuis sept décennies, la séparation du Kosovo, qu’ils ont imposée à la Serbie il y a trente ans, et bien sûr, la spoliation des territoires palestiniens, qu’ils soutiennent diplomatiquement et militairement depuis la création de l’État d’Israël…

Deux ans et demi après le début de la guerre en Ukraine, les dirigeants du monde occidental cherchent à donner le change, tout en continuant d’annoncer, comme ils venaient de le faire à la réunion du G7, un nouveau crédit de 50 milliards de dollars à Kiev. Encore 1,5 milliard lui a été promis en Suisse par Kamala Harris, sur fond de livraison imminente de F-16 américains et, d’ici la fin de l’année, celle de Mirage 2000, dont la France, entre autres, entraîne les futurs pilotes.

Tout cela reste favorable aux marchands d’armes et capitalistes occidentaux qui reçoivent des commandes militaires ou auxquels leur État garantit des prises de guerre industrielles et commerciales en Ukraine en échange de son « aide » à Kiev.

À la sortie de cette prétendue conférence de paix, la question « comment et quand impliquer [officiellement] la Russie » reste ouverte, selon la présidente de la Confédération helvétique. Et ce qui reste grand ouvert pour les peuples ukrainien et russe, ce sont les gueules des canons, les tranchées sur la ligne de front et les terrains des cimetières où l’on ensevelit toujours plus de victimes civiles et militaires.

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