Législatives en Ariège : l’envolée historique des scores de Lutte Ouvrière, un résultat unique en France (extraits)

L’Ariège détient un record national : celui du meilleur score obtenu par Lutte Ouvrière au premier tour de ces élections législatives. Il est détenu par l’ancienne technicienne de laboratoire Gisèle Lapeyre, dans la première circonscription, avec 7,27 % des suffrages exprimés (1,14 % sur le plan national). Dans la seconde circonscription, c’est LO qui a poussé le sortant Laurent Panifous à un second tour face au RN. (...)

Pas étonnées du tout
Ce score ébouriffant, les deux candidates n’en ont pas été étonnées : elles l’avaient toutes les deux senti venir. "Nous avons beaucoup discuté avec les gens au cours de la campagne, sur les marchés par exemple, confie Gisèle Lapeyre. Nous avons rencontré des militants, mais aussi des travailleurs. Nous savions qu’ils allaient voter pour exprimer leur désaccord avec la méthode choisie en Ariège pour désigner un candidat, mais aussi pour exprimer leur ras-le-bol de la situation sociale". Les deux candidates en sont certaines : le choix des électeurs pour leurs candidatures repose sur un sentiment de dépit, mais aussi sur l’adhésion à leurs valeurs : "Cette situation, ils n’en veulent plus. La lutte, c’est la seule issue pour le monde du travail", ajoute Théodora Testard. (...)

 "Le malaise d’une partie de la gauche radicale"

On s’en souvient : en 2022, Martine Froger (PS dissident) avait soufflé son mandat de député à Bénédicte Taurine (LFI), sur la 1re circonscription, tandis que Laurent Panifous (PS dissident) faisait de même avec Michel Larive (LFI). Les deux insoumis étaient pourtant arrivés en tête au premier tour. L’électorat LFI s’est donc senti bafoué une seconde fois, lors des investitures, après la dissolution surprise de l’Assemblée nationale. Cette frustration laissera-t-elle des traces ? Pour Raphaël Charlet, sans aucun doute : "Au-delà de l’anecdote, la percée de LO dit quelque chose de plus profond sur le malaise d’une partie de la gauche radicale ariégeoise, qu’il conviendra de prendre en compte les éventuelles évolutions à venir du paysage politique ariégeois". (...)

Laurent Gauthey