La démocratie bourgeoise en crise16/09/20242024Lutte de Classe/medias/mensuelarticle/images/2024/09/Lupo-Nouveau_gouvernent.webp.420x236_q85_box-0%2C0%2C1024%2C575_crop_detail.jpg

La démocratie bourgeoise en crise

Après deux mois de manœuvres et tractations qui ont relevé de la farce, Macron a nommé Michel Barnier à Matignon. Ce politicien LR, qui a blanchi dans les institutions bourgeoises, en France et en Europe, a reçu immédiatement l’onction du patronat. Celui qui réclamait fin 2021 un moratoire sur l’immigration a été validé par les dirigeants du RN, qui pèseront sur sa politique. Celle-ci sera encore plus propatronale, antiouvrière et xénophobe que celle menée depuis deux ans.

Illustration - La démocratie bourgeoise en crise

Pour autant, faute de majorité nette à l’Assemblée nationale, l’avenir du gouvernement Barnier promet d’être laborieux. Cette nomination ne résout en rien la crise politique. Celle-ci couve depuis que Macron a été réélu à l’Élysée en 2022 sans obtenir de majorité parlementaire. Elle est devenue aiguë après la victoire du RN aux élections européennes du 9 juin dernier. En décidant, comme un joueur de poker, de provoquer des élections législatives anticipées en prenant les partis au dépourvu, Macron l’a encore aggravée. Le vote des électeurs et plus encore les manœuvres des partis politiques – formation éclair du Nouveau Front populaire (NFP) entre des partis de gauche qui se déchiraient quelques jours plus tôt suivie d’un « front républicain » pour entraver le RN – ont abouti à cette Assemblée nationale morcelée en onze groupes parlementaires.

Un personnel politique de moins en moins responsable

Si, pour se faire élire, les députés se sont groupés dans trois blocs rivaux dont aucun n’a de majorité absolue, les ambitions et les calculs des uns et des autres peuvent provoquer à tout moment un éclatement et une recomposition. Le seul obstacle sérieux à la formation d’un gouvernement de grande coalition, appelé de leurs vœux par tous ceux qu’inquiète l’instabilité politique, n’est pas les différences de programmes.

Sur le fond, malgré les postures des uns et des autres, tous ces groupes de députés, RN et LFI inclus, sont respectueux de l’ordre social. Tous ne jurent que par l’intérêt national, ce qui dans une société capitaliste signifie les intérêts de la classe dominante, et tous aspirent à gérer les affaires de la bourgeoisie. Il y a un continuum entre les dirigeants de ces groupes parlementaires qui ont siégé à un moment ou à un autre dans le même parti ou dans le même gouvernement. Quand ils n’ont pas gouverné ensemble, ils se sont succédé au pouvoir, les uns terminant les réformes entamées par les autres. C’est ainsi qu’Élisabeth Borne a pris le relais de Marisol Touraine pour retarder un peu plus le départ à la retraite des salariés. Au pouvoir, tous ont obéi aux injonctions du patronat.

Ce qui les empêche de gouverner ensemble, ce sont uniquement les petits calculs des uns et des autres devant une situation instable. Les plus ambitieux, avec leur coterie respective, visent la prochaine présidentielle – qu’elle se tienne en 2027 ou plus tôt si les circonstances poussent Macron à la démission – et ne veulent pas s’user en quelques mois au pouvoir. Les autres savent qu’une nouvelle dissolution est possible dans moins d’un an et ne veulent pas monter dans un navire qui prend l’eau.

Ces politiciens, Macron en tête, apparaissent donc « Tous irresponsables », comme le titrait le 5 septembre l’éditorialiste du journal Les Echos. Irresponsables, ils le sont toujours vis-à-vis de leurs électeurs, et d’abord vis-à-vis de ceux des classes populaires, invités à voter tous les cinq ans, puis à se laisser piétiner sans broncher jusqu’au prochain scrutin. Mais ils apparaissent désormais irresponsables vis-à-vis de la bourgeoisie. Alors que l’économie capitaliste va de crise en crise, que la croissance mondiale est au ralenti, que l’Allemagne, locomotive de l’industrie européenne, est en ­quasi-récession économique, que les Bourses mondiales risquent un krach à tout moment, que les marchés financiers tiennent les États, en particulier la France, par leur dette publique, que la guerre s’étend, la grande bourgeoisie française voit d’un très mauvais œil l’absence d’un gouvernement stable pour piloter l’appareil d’État.

Bien sûr, dans un riche pays impérialiste comme la France, cet appareil d’État fonctionne avec ou sans ministres à sa tête. Tout l’été, les hauts fonctionnaires de Bercy ont préparé le budget 2025 alors que le gouvernement était considéré comme démissionnaire. Pour le bonheur du patronat, Barnier n’aura qu’à valider ce budget d’austérité, prévoyant 10 à 15 milliards d’euros d’économies par rapport à celui de 2024. Il le pourra d’autant plus facilement que son directeur de cabinet à Matignon, Jérôme Fournel, est celui qu’avait Bruno Le Maire à Bercy ! Les JO ont pu se dérouler et la rentrée scolaire se tenir sans ministres en exercice. Des centaines de recteurs, de préfets, de chefs d’état-major, de directeurs d’institutions publiques, de secrétaires généraux dans les ministères ont continué à mettre en œuvre les décisions, les lois ou les décrets pris les mois précédents sans que le pays ne connaisse la moindre interruption. Ces hauts fonctionnaires sont précisément sélectionnés dans les grandes écoles de la bourgeoisie et dressés pour assurer la continuité de l’État malgré la valse des ministres.

Pour autant, un gouvernement officiel est nécessaire pour arbitrer entre les intérêts contradictoires de tels ou tels groupes de banquiers ou d’industriels ; pour défendre bec et ongles les intérêts des capitalistes français face à leurs concurrents étrangers, y compris en préparant la guerre ; pour imposer des lois ou des décrets qui fixent les barèmes et les assiettes des impôts ou qui régentent mille aspects de la vie sociale et économique, autant de sources de profits pour une myriade d’entreprises du BTP, de l’agriculture ou de la restauration. On a vu ces différents secteurs réclamer « des actes » à Barnier dès sa nomination.

Un gouvernement est nécessaire pour « garantir la poursuite de la politique de l’offre menée depuis l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron », comme l’a formulé le président du Medef lors de son université d’été, fin août. Autrement dit, il est nécessaire pour poursuivre les baisses d’impôts et de taxes pour les entreprises, pour continuer à rallonger le temps de travail, repousser l’âge de la retraite, bloquer les salaires, réduire ou supprimer les indemnités des chômeurs, rendre plus dures les conditions de vie des travailleurs, à commencer par sa fraction immigrée, tailler dans les budgets des écoles ou de la santé pour drainer la plus grande part des richesses créées vers les coffres du capital. S’il n’est pas renversé trop vite, le gouvernement Barnier va s’y employer.

Une instabilité politique durable

Si la personnalité d’un Macron, qui prétend régner en Jupiter, et les petits calculs à court terme d’une classe politique minable contribuent au prolongement de la crise politique, celle-ci a des causes plus profondes. Elle résulte de l’usure du système parlementaire sur fond de crise de l’économie capitaliste.

Avec plus ou moins de succès selon les époques, la bourgeoisie des pays riches a dompté le suffrage universel et mis en place des systèmes d’alternance gouvernementale qui permettent de remplacer, quand il est trop usé au pouvoir, un parti dévoué à ses intérêts par un autre tout aussi dévoué. En France, en 1958, en pleine guerre d’Algérie, après treize années d’un régime parlementaire que les rivalités entre les partis rendaient instable et faible, le général de Gaulle, dénonçant « la confusion et l’impuissance des pouvoirs », s’est fait donner les pleins pouvoirs pour mettre en place un régime présidentiel. En concentrant beaucoup de pouvoir entre les mains du président et en réduisant celui du Parlement, la Constitution de la Ve République a assuré une stabilité politique bien après l’indépendance de l’Algérie. Le poids politique de De Gaulle et son crédit au sein de l’armée, acquis dans la période précédente, ont bien sûr joué un rôle déterminant.

Mais de Gaulle parti, lui-même usé par plus de dix ans au pouvoir et affaibli par la grève générale de mai 1968, la Ve République a continué à rendre service à la bourgeoisie. Pendant des décennies, la droite et la gauche ont alterné à l’Élysée ou à Matignon. Quand la droite était trop haïe par les classes populaires, elle laissait la place à la gauche. De Mitterrand et Chirac à Sarkozy et Hollande, cette alternance s’est faite sans trop de heurts.

Mais pour que la démocratie fasse illusion, il faut que les gouvernements aient quelques miettes à distribuer. Dans une période de crise économique permanente, quand le chômage est massif, quand le niveau de vie des classes populaires se dégrade, quand le patronat attaque sans cesse les conditions d’existence de ceux qui font fonctionner la société, les gouvernements n’ont que des coups à donner aux travailleurs. Alors les politiciens s’usent de plus en plus vite. Sarkozy puis Hollande n’ont pas pu se faire réélire. Les partis de gauche, dont les classes populaires constituaient la base électorale qu’il fallait faire rêver en leur promettant des lendemains enchanteurs par la seule grâce du bulletin de vote, ont exercé le pouvoir en alternance avec la droite pendant 40 ans. L’un après l’autre, Mitterrand, Jospin puis Hollande ont trahi leurs promesses et se sont soumis aux exigences de la finance et des capitalistes. Cette gauche a fini par se discréditer complètement parmi les travailleurs.

Conseiller puis ministre de Hollande, mis en orbite par de grands bourgeois pour la présidentielle de 2017 en se prétendant « et de droite et de gauche », le banquier Macron a offert un petit répit à la démocratie bourgeoise. Il aura été de courte durée.

La comédie du NFP

Après s’être laborieusement accordés sur le nom de l’énarque Lucie Castets pour le poste de Première ministre puis s’être fait claquer la porte sur les doigts, les partis du NFP crient au « déni de démocratie » et dénoncent un « coup de force » de Macron. Il faut bien peu de dignité pour pleurnicher parce qu’on est maltraité par Macron après avoir sauvé le siège de dizaines de députés macronistes et LR, dont Borne et Darmanin, en se désistant sous prétexte de faire un « front républicain » contre le RN. Le résultat de toutes ces manœuvres et malgré le système électoral en vigueur qui a donné une sur­représentation au NFP (33,4 % des députés pour 28,1 % des voix), c’est qu’avec 193 députés sur 577, les partis de gauche sont minoritaires dans une Assemblée massivement à droite et à l’extrême droite.

Les travailleurs n’ont ni à pleurer avec le NFP ni à regretter un gouvernement Castets. Si Castets a repris à son compte les promesses, bien modestes, de porter le smic à 1 600 euros et celle de revenir sur la retraite à 64 ans, elle n’a cessé de répéter qu’elle chercherait une majorité « texte par texte », autrement dit qu’elle était prête à renoncer au programme du NFP, faute de majorité. Or, même quand ils avaient une majorité absolue, les partis de gauche ont toujours reculé devant les exigences patronales. Si Blum invoquait en 1936 le « mur de l’argent », ses lointains successeurs se cachent derrière « l’orthodoxie budgétaire » exigée par les marchés financiers pour bâtir le budget des États endettés. En Grande-Bretagne, la gauche est revenue au pouvoir avec une large majorité. Mais, au prétexte que les conservateurs ont laissé les caisses vides, le nouveau Premier ministre travailliste a annoncé des coupes massives dans le bouclier tarifaire pour les factures d’énergie, dont bénéficient les classes populaires.

Le déni de démocratie, bien réel, ne se situe pas dans le refus de nommer Lucie Castets à Matignon et de confier le pouvoir au NFP. Il est bien plus profond. Il résulte du fait que les véritables maîtres de la société ne sont pas les députés ou le président élus mais ceux qui détiennent les capitaux. Quelques milliardaires de la finance et de l’industrie comme le Français Bernard Arnault ou l’Américain Elon Musk, quelques milliers de capitalistes dans le monde, ont plus de poids sur l’économie que les députés et les présidents élus, y compris celui des États-Unis. Ils possèdent les grandes entreprises de production, de transports, de distribution et surtout les banques. Notre vie, nos emplois, nos salaires, nos horaires de travail, nos jours de congé et même notre santé dépendent des patrons qui exploitent notre travail bien plus que des députés qui votent les lois.

Dans les urnes, pour élire un député, le bulletin d’un patron et celui d’un ouvrier – à condition qu’il ait le droit de vote et en faisant abstraction des modes de scrutin, des découpages des circonscriptions électorales et des moyens de propagande disproportionnés – ont peut-être le même poids, mais quand il faut décider la fermeture d’une usine ou une simple augmentation de salaire, c’est la dictature patronale qui prévaut. Face à cette dictature, la force des travailleurs, ce n’est pas le bulletin de vote, c’est leur rôle indispensable au cœur de l’économie, qui devient évident quand ils se mettent en grève. Pour imposer une augmentation de salaire suffisante pour ne pas être appauvris par la flambée des prix, pour ne pas laisser les anciens s’user au travail pendant que les jeunes se morfondent au chômage, pour défendre leurs conditions d’existence et empêcher la société de se déliter, les travailleurs ne pourront jamais compter sur un gouvernement gérant les institutions de la bourgeoisie. Ils ne pourront compter que sur leurs propres forces collectives.

La comédie du NFP autour du respect des institutions et du « déni de démocratie » de Macron désarme les travailleurs comme la comédie autour du recours au Conseil constitutionnel, après un alignement des mobilisations contre la retraite à 64 ans sur le calendrier du Parlement, présenté comme l’endroit où les choses se décideraient, les avait désarmés en 2023. Une fraction des députés du NFP en appelle à une mobilisation populaire. Mais quand les travailleurs trouveront l’énergie et le courage de se mobiliser en masse, ce serait une impasse dramatique s’ils le faisaient seulement pour porter au pouvoir des partis qui leur porteront des coups.

Le RN en arbitre et en embuscade

Donné quasiment au pouvoir entre les deux tours des élections législatives, le RN, ostracisé par l’alliance de tous ses adversaires politiques, pompeusement appelée « front républicain », reste finalement dans l’opposition. Mais son groupe parlementaire est passé de 89 députés pour 4,2 millions de voix en 2022 à 123 députés pour 9,3 millions de voix recueillies au premier tour en 2024 (et même 10,5 millions avec les voix de ses alliés LR-Ciotti). C’est le fait politique marquant des élections législatives. Le tir de barrage de ses concurrents contre le RN était bien plus motivé par le refus de céder la moindre place à des nouveaux prétendants à la mangeoire gouvernementale que par un clivage idéologique. En participant à ce barrage pour sauver les postes de ses députés, Macron a peut-être raté, du point de vue de la bourgeoisie, une occasion d’intégrer en douceur le RN au pouvoir, lui à l’Élysée, Bardella à Matignon.

Plus le RN se rapproche du pouvoir, plus il cherche à démontrer qu’il est un parti de gouvernement, docile et responsable. Reprenant dans l’entre-deux-tours l’essentiel du programme économique de Macron, le RN a confirmé les baisses d’impôts prévues pour les riches et les entreprises et reporté à la Saint-Glinglin l’abrogation de la loi sur la retraite à 64 ans. Si le RN n’est pas l’option préférée de la bourgeoisie, qui n’aime pas l’inconnu et préfère s’appuyer sur un personnel à la fiabilité éprouvée, il reste pour elle un recours tout à fait acceptable. Il est significatif que certains grands bourgeois, comme le milliardaire Vincent Bolloré, poussent à une alliance des droites, illustrée par le ralliement de Ciotti au RN.

En s’engageant à ne pas censurer immédiatement un gouvernement Barnier, le RN vient de donner un nouveau gage de responsabilité. Allié objectif de Macron, le RN est aussi un arbitre qui pèsera directement sur la politique du prochain gouvernement. Après Darmanin, dont la loi « asile et immigration » a été votée en janvier dernier avec les voix et le programme du RN, Barnier annonce qu’il s’attaquera, encore et encore, à l’immigration. Désigner les travailleurs immigrés, ou les chômeurs traités d’assistés, comme des boucs émissaires est un moyen éculé de détourner l’attention des coups portés à l’ensemble des travailleurs. Cela souligne, s’il le fallait, l’ignominie de tous ceux qui ont prétendu établir un barrage contre le RN en se désistant au profit de la droite et des macronistes.

Si le « barrage au RN » a empêché Bardella de s’installer à Matignon, il n’a pas réduit son influence dans une large fraction de la classe ouvrière ni son poids politique réactionnaire dans le pays. Parce qu’il parle de la fermeture des services publics ou de l’insécurité, et surtout parce qu’il apparaît comme celui « qu’on n’a jamais essayé » et qui pourrait « donner un coup de pied dans la fourmilière », le RN a fait ses meilleurs scores dans des villes et des régions ouvrières sinistrées. En rabâchant, après tant d’autres, dont le socialiste Michel Rocard dès 1989, « qu’on ne peut pas accueillir toute la misère du monde », qu’il n’y aurait pas assez de logements, de places en crèche ou de lits d’hôpitaux pour tous et qu’il faut donc les réserver aux seuls Français, le RN sème la division au sein de la classe ouvrière. C’est un poison mortel à un moment où le monde du travail a besoin de son unité pour se défendre et pour mener les combats susceptibles d’offrir un autre avenir à l’ensemble de la société.

La pression des idées réactionnaires ne pèse pas seulement sur le gouvernement. Elle s’exerce sur toute la société : le moindre fait divers, la moindre agression contre un enfant, un vieillard ou un policier sont imputés, par les politiciens et une multitude de commentateurs, au laxisme supposé de la justice, au manque d’ordre et d’autorité dans le pays, aux prétendus méfaits de l’immigration. Le poids électoral de l’extrême droite relayé par les gouvernements ne peut que renforcer les militants fascisants, au sein de la police et de l’armée, ou parmi les groupes identitaires qui se préparent à agir physiquement contre des migrants, des centres d’accueil, des mosquées ou des jeunes d’origine immigrée dans les quartiers. Les manifestations et les émeutes racistes qui ont secoué plusieurs villes de Grande-Bretagne cet été doivent être un avertissement : les discours xénophobes peuvent déboucher du jour au lendemain sur des actes violents et engendrer une situation de guerre civile au sein même de notre classe, sur nos lieux de travail ou de vie.

La justice et la police ne nous protégeront pas de ces violences comme le prétendent les politiciens de gauche et les dirigeants syndicaux qui n’ont que les « valeurs républicaines » à la bouche. Pire, encouragées par la politique gouvernementale, elles les aggraveront. Pour se protéger des agressions racistes, pour défendre ceux des leurs qui seront menacés, les travailleurs ne pourront compter que sur eux-mêmes, en apprenant à s’organiser à l’échelle de leurs entreprises ou de leurs quartiers, sur des bases de classe et pas des bases communautaires.

Il en va de même pour la défense de nos revendications vitales face à la cherté de la vie, aux licenciements et au chômage, à l’intensification de l’exploitation et au chaos grandissant de la société. Tant que les travailleurs remettront leur sort entre les mains de politiciens de la bourgeoisie, ils seront perdants. Tant que les travailleurs ne se doteront pas d’un parti à eux, un parti implanté dans les entreprises et dans les quartiers, un parti qui n’aspire pas à fournir des ministres pour gérer l’État de la bourgeoisie mais un parti de travailleurs conscients qui préparent l’affrontement avec la classe capitaliste et son expropriation, leurs intérêts à court terme (salaires, conditions de travail, retraite…) comme leurs intérêts à long terme (menace de guerre, avenir de leurs enfants, destruction de la planète…) seront piétinés.

9 septembre 2024

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